Nabil Hallaoui
Au premier semestre 2023, la France a exporté plus d’électricité que ses autres voisins européens. Une bonne nouvelle pour EDF, qui a enregistré en 2022 une perte annuelle record de près de 18 milliards d’euros, et pour les consommateurs, qui pourraient bien voir le prix de leur contrat d’électricité baisser.
La France devant la Suède et l’Espagne
D’après les données récoltées par la société de conseil EnAppSys, la France a exporté 17.6TWh d’électricité entre le 1er janvier et le 30 juin 2023. Nos principaux clients sont l’Italie (9 TWh) et la Grande-Bretagne (8 TWh). Ce bon résultat contraste avec la mauvaise surprise de l’année passée. En 2022, pour la première fois depuis 40 ans, nous avions été contraints de nous approvisionner auprès de nos partenaires.
La Suède, qui détenait jusqu’à présent le titre de championne d’Europe des exportations, se contente de la deuxième place avec 14.6TWh. L’Espagne grimpe sur la troisième marche du podium à la place de l’Allemagne. Berlin passe de la catégorie des exportateurs à celle des importateurs. Avec la fermeture de ses centrales nucléaires, le pays a été obligé de se fournir auprès de ses voisins lorsque les énergies renouvelables ne suffisaient pas à remplir la demande nationale.
Si la France a pu vendre de l’électricité cette année, c’est parce qu’ elle en produit plus qu’elle en consomme. Depuis janvier, plusieurs centrales nucléaires ont redémarré et les conditions météorologiques ont dopé la production d’énergie solaire et éolienne. Pendant cette période, la consommation des ménages et surtout celle des entreprises sont restées faibles à cause d’un temps clément et d’une activité industrielle ralentie.
Vers une baisse des prix ?
La surproduction a entraîné une baisse des cours de l’électricité sur les marchés de gros. Certains jours, les prix étaient même proches de zéro ! Les pays importateurs ont bénéficié de tarifs compétitifs pour acheter leur courant.
Les consommateurs français, eux, n’ont pas encore vu la différence sur leurs factures. La fin progressive du bouclier tarifaire a déjà conduit à une première hausse des tarifs de 10 %. Mais la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et sa présidente, Emmanuelle Wargon, l’assurent : les prix vont bel et bien diminuer dans les mois qui viennent. Si la CRE a annoncé une réduction sur le tarif de référence pour septembre, le prix des contrats d’électricité devrait réellement descendre en 2024. À condition que nos centrales nucléaires tournent à plein régime et que nous continuions à surveiller notre consommation.
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