Le soleil est source de vitamine D et de bonne humeur. Mais il peut aussi être dangereux pour notre peau. Depuis des années, les médecins, la Sécurité sociale et les mutuelles nous invitent à limiter notre exposition pendant l’été. Leurs avertissements ne doivent pas être négligés, surtout si vous suivez un traitement. En effet, certains médicaments entraînent une réaction au soleil.
Deux réactions cutanées possibles
Plusieurs médicaments peuvent rendre votre peau très sensible aux rayons du soleil. Les médecins parlent de photosensibilisation médicamenteuse. Ils distinguent deux types de réactions :
- La phototoxicité ;
- La photoallergie.
La phototoxicité est la réaction la plus courante. Immédiatement après avoir passé quelque temps dehors, vous allez rougir, comme si vous aviez eu un coup de soleil. Dans certains cas, des cloques peuvent apparaître. Seules les zones exposées sont touchées. Les parties du corps couvertes par vos vêtements, elles, n’auront rien.
Les personnes développent plus rarement une photoallergie. Cette réaction se produit sur l’ensemble du corps, y compris sur les zones protégées par votre pantalon ou votre maillot de bain. La peau présente alors des éruptions cutanées, qui font penser à de l’urticaire ou de l’eczéma. La photoallergie se manifeste 5 à 21 jours après une exposition au soleil d’au moins une semaine.
Quels sont les médicaments qui entraînent une réaction au soleil ?
Lorsqu’il y a un risque de photosensibilisation, les fabricants apposent un pictogramme sur la boîte de médicaments : un soleil et un nuage dans un triangle rouge. Le danger est aussi indiqué dans les effets secondaires, sur la notice.
De nombreux traitements peuvent entraîner une réaction. Mieux vaut éviter de vous exposer au soleil si vous prenez certains médicaments comme :
- Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ;
- Des antibiotiques (fluoroquinolones, tétracyclines, sulfamides, antibactériens…) ;
- Des antiépileptiques ;
- Des statines et des fibrates (médicaments contre le cholestérol) ;
- Des diurétiques ;
- Des antidépresseurs ;
- Des antiparasitaires (antipaludéens notamment) ;
- Certains antiarythmiques (contre les troubles cardiaques) ;
- Des traitements anticancéreux ;
- Des neuroleptiques ;
- Des antidiabétiques oraux ;
- Des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), de la pompe à protons ou des inhibiteurs calciques ;
- Des antitussifs ;
- Des anxiolytiques ;
- Des antiacnéiques.
Quand ils sont appliqués localement, les antiallergiques, antiacnéiques et anti-inflammatoires peuvent également provoquer une photosensibilisation.
Vous n’êtes pas sûr d’être concerné ? Demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien. Ils sauront si votre traitement déclenche une photosensibilisation.
Comment se protéger de la photosensibilisation ?
Avec l’accord de votre médecin, vous pouvez interrompre votre traitement le temps de vos vacances. Une fois les médicaments arrêtés, votre organisme retrouvera sa résistance habituelle au soleil.
Si vous ne pouvez pas arrêter vos médicaments, protégez votre peau. Le plus efficace est de rester à l’intérieur la journée. Si vous devez sortir ou que vous travaillez en extérieur, portez des habits couvrants. Appliquez en plus une protection solaire élevée (indice 50 au moins) sur les parties de votre corps qui sont exposées au soleil.
Dans le cas d’une allergie au soleil, votre médecin peut vous orienter vers un dermatologue pour une désensibilisation. Ces séances d’expositions progressives aux UV sont remboursées partiellement par la Sécurité sociale et votre complémentaire santé. Avant de commencer, contactez l’Assurance maladie et votre mutuelle en ligne ou par téléphone pour connaître les conditions de prise en charge.