L’assurance auto a beau être obligatoire, en 2022, 5,23 % des véhicules impliqués dans des accidents avec dommages corporels n’étaient pas assurés*. Et en 2023, le Fonds de garantie des victimes a versé 137,4 millions d’euros aux victimes de la conduite sans assurance. Un chiffre en augmentation qui témoigne de la gravité des sinistres.
Une indemnisation en hausse
Les sinistres impliquant un conducteur non assuré sont de moins en moins nombreux, mais de plus en plus graves. C’est l’enseignement du baromètre 2024 de la non-assurance routière publié par le Fonds de garantie des victimes.
En 2023, l’organisme a versé 137,4 millions d’indemnités aux victimes d’un accident de la route impliquant un conducteur sans assurance. Un montant en hausse de 28 % alors que le nombre de victimes, lui, a baissé de 9,7 %. 7 687 personnes blessées ont été dédommagées l’année dernière contre 8 519 en 2022.
Plusieurs facteurs expliquent ce résultat d’après les auteurs de l’enquête. Si l’accidentalité sur les routes a reculé de 8,3 % entre 2019 et 2023, les sinistres sont devenus plus graves, comme en témoigne l’augmentation du nombre de familles indemnisées suite à la mort d’un proche. Le fonds est intervenu pour 140 victimes décédées en 2019. Elles étaient 160 en 2023. Et parmi les personnes blessées prises en charge par le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO), 39 % gardent des séquelles à vie.
Un coût aussi pour les conducteurs non assurés
Si le coût humain et financier de la conduite sans assurance est lourd pour la collectivité et les victimes, il l’est aussi pour ceux qui roulent sans être assurés. En effet, le FGAO se retourne contre les conducteurs responsables afin d’obtenir le remboursement des sommes versées. Ces montants, qui représentent plusieurs milliers d’euros, sont majorés de 10 %. Les auteurs se retrouvent alors endettés pendant des années.
Mais même sans accident, prendre le volant sans assurance peut coûter cher. À l’amende forfaitaire, qui peut aller jusqu’à 1 500 euros s’ajoutent des peines complémentaires, comme la confiscation du véhicule, l’annulation du permis et une amende de 3 750 euros.
Comment éviter de se retrouver sans assurance ?
Dans son étude, le FGAO révèle que les automobilistes sans assurance sont principalement des jeunes (43 % des conducteurs non assurés ont moins de 35 ans) et des personnes aux ressources modestes (ouvriers, chômeurs et étudiants)**. Des résultats qui tendent à montrer que le montant des primes et le manque de moyen ont sans doute une incidence sur la décision de rouler sans assurance.
Pourtant, il est possible de trouver une assurance auto pas chère lorsque l’on est un jeune conducteur ou automobiliste expérimenté. Vous pouvez notamment opter pour une formule au tiers et utiliser un simulateur d’assurance auto. Vous recevrez plusieurs devis et pourrez sélectionner l’offre la moins onéreuse, y compris si vous êtes un conducteur malussé ou résilié.
Enfin, pour ceux que personne ne veut assurer, il reste la possibilité de recourir au bureau central de la tarification (BCT). Cette administration a le pouvoir de contraindre l’assureur de votre choix de vous couvrir et de fixer le montant de la prime annuelle.
*Source : FGAO, Baromètre 2023 de la non-assurance routière
**Source : FGAO, Baromètre 2024 de la non-assurance routière