En 2024, l’Assurance maladie fait face à un déficit plus lourd que prévu. L’objectif de la Sécu affiché est de réaliser 1,56 milliard d’économies en 2025, mais les défis sont nombreux, y compris pour les mutuelles santé.
L’Assurance maladie sous pression : un déficit qui se creuse malgré les efforts
A cause du Covid, le trou de la Sécu s’est énormément creusé entre 2020 et 2022. La situation s’est ensuite un peu améliorée, passant de 21 milliards d’euros de pertes en 2021 à 11,1 milliards en 2023. Mais le déficit prévu pour 2024 reste préoccupant, puisqu’il s’élève à 11,4 milliards d’euros.
Cette situation s’explique par :
Sources : La Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) a présenté son rapport annuel sur les charges et produits, qui constitue habituellement la base pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)
Comment économiser ?
La Cnam prévoit de réaliser 1,56 milliard d’économies en 2025, principalement en optimisant les parcours de soins et en luttant contre le gaspillage et les fraudes.
Parmi les mesures envisagées, il est question de mieux gérer les pathologies chroniques (maladies cardiovasculaires, cancers, santé mentale, principalement). En 2023, ces maladies représentaient déjà 60 % des dépenses totales remboursées par l’Assurance maladie, soit plus de 112 milliards d’euros.
Pour améliorer le système de santé, la Cnam propose 30 actions ciblées, parmi lesquelles :
- Créer des formulaires infalsifiables d’arrêt de travail ;
- Réduire le gaspillage des produits de santé par les professionnels de santé ;
- Mieux prévenir, évaluer et soigner la douleur chronique ;
- Généraliser le service en ligne « Allo Ortho », pour faire face aux besoins d’orthophonie des enfants ;
- Traiter la santé environnementale (sensibilisation aux dangers des perturbateurs endocriniens) ;
- Lutter contre les inégalités sociales en santé.
Cependant, elle avertit que ces économies ne suffiront pas à résorber le déficit de manière durable.
Un système de santé sous tension
Le rapport de la Cnam souligne la nécessité d’une réforme en profondeur du système de santé pour éviter une explosion des dépenses. Le vieillissement de la population, avec 24 millions de Français concernés par des pathologies chroniques, et la hausse des coûts des soins sont des défis majeurs à relever.
La Cnam insiste sur l’importance de soigner mieux plutôt que moins, pour éviter des dépenses supplémentaires à long terme.
L’impact potentiel sur les primes de mutuelle
Cette situation a également des implications importantes pour les complémentaires santé. En raison du déficit accru de l’Assurance maladie, les mutuelles pourraient voir leurs coûts augmenter, notamment pour la prise en charge des soins non couverts par la Sécurité sociale.
Cela pourrait entraîner une hausse des cotisations pour les adhérents, mettant davantage de pression sur les ménages. Ces derniers ont tout intérêt à comparer les devis de mutuelle santé pour réaliser des économies bienvenues !