Les jeunes conducteurs dépensent en moyenne 1 036 € pour leur assurance auto contre 419 € seulement pour les plus de 55 ans. En cause, la surprime appliquée par les compagnies d’assurance auto au 18-24 ans, une tranche d’âge plus souvent impliquée dans des accidents que leurs aînés.
La surprime fait doubler le prix de l’assurance auto
Pour couvrir le risque que représente un conducteur novice, les assureurs imposent une surprime. La loi encadre son montant. Elle ne peut pas excéder :
- 100 % du tarif normal la première année ;
- 50 % du tarif normal la deuxième année ;
- 25 % du tarif normal la troisième année.
Après quatre ans sans accident responsable, la majoration d’assurance auto pour les jeunes conducteurs disparaît.
Ce surcoût ne touche pas que ceux qui viennent de décrocher leur permis de conduire. Les compagnies appliquent le même calcul si vous n’avez pas été assuré depuis trois ans.
Les débutants passés par l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC) bénéficient eux de tarifs auto plus avantageux. Le malus n’est que de 50 % la première année et 25 % la seconde. La troisième année, en l’absence d’accident responsable, la majoration n’a plus cours.
Les jeunes conducteurs sont plus souvent impliqués dans des accidents
Les assureurs auto justifient l’application de cette surprime en se basant sur les statistiques. Les jeunes conducteurs sont plus fréquemment impliqués dans des accidents de la route et des sinistres. En 2019, 18 % des accidents concernaient des automobilistes ayant leur permis depuis moins de 2 ans.
Les 18-24 ans ne constituent que 8 % de la population, mais ils représentent 16 % des morts sur la route et 17 % des blessés. On compte 101 personnes de 18 à 24 ans tuées sur la route pour un million d’habitants. Chez les 35-44 ans et les 65-74 ans, la proportion est presque 2 fois moins élevée, avec 52 décès pour 1 million d’habitants*.
Inexpérience, comportement à risque et fatigue, un cocktail dangereux
Le manque d’expérience explique cette surreprésentation des moins de 25 ans dans les sinistres auto, quelle que soit leur gravité, et l’explosion du coût de l’assurance auto pour jeunes conducteurs.
Mais ce n’est pas le seul facteur en cause. Les apprentis sont plus susceptibles d’adopter un comportement à risque :
- 46 % d’entre eux utilisent leur smartphone au volant, contre 27 % de la population ;
- 39 % d’entre eux reconnaissent dépasser les limitations de vitesse contre 27 % de la population ;
- 1 sur 5 avoue avoir déjà conduit en état d’ébriété ou après avoir consommé du cannabis**.
Enfin, les jeunes ont tendance à rouler alors qu’ils devraient se reposer. Habitués à se coucher tard et à se lever tôt, ils surestiment leur capacité à conduire en étant fatigué, d’après Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroute. 56 % des accidents mortels touchant les 18-24 ans ont d’ailleurs lieu la nuit contre 36 % pour les automobilistes plus âgés.
*données de l’ONISR
**données de la Sécurité routière