Vous avez du mal à obtenir un rendez-vous chez un généraliste, un pédiatre, un gynécologue ou encore un ophtalmologiste ? Comme plus de 80 % de vos concitoyens, vous résidez dans un désert médical. Ce phénomène est devenu un sujet d’inquiétude croissant en France ces dernières années. Mais qu’est-ce qu’un désert médical précisément ? Et comment peut-on y remédier ? Les mutuelles santé ont-elle un rôle à jouer ? Cet article vous propose de faire le point sur cette question cruciale pour notre système de santé.
Qu’est-ce qu’un désert médical ?
Un désert médical est une région géographique où il existe une faible densité de professionnels de santé, notamment de médecins généralistes. Par conséquent, les habitants de ces zones rencontrent des difficultés à accéder aux soins de proximité. Les déserts médicaux ne concernent pas uniquement les campagnes isolées. Certaines villes moyennes et même certains quartiers de grandes agglomérations sont maintenant confrontés à ce problème.
Les récentes enquêtes publiées sur le sujet illustrent l’ampleur du phénomène :
- Entre 6 à 8 millions de Français vivent dans un désert médical ;
- 83 % des Français résident dans un désert médical quand il s’agit de consulter un généraliste, un pédiatre, un gynécologue ou un ophtalmologiste sans dépassement d’honoraires ;
- 7 Français sur 10 ont renoncé au moins une fois à se soigner ;
- Les écarts de densité des effectifs de praticiens entre départements sont de 1 à 3 pour les généralistes et de 1 à 8 pour les spécialistes.
De fait, l’accès aux soins est loin d’être égalitaire sur tout le territoire national.
Déserts médicaux : des causes multiples
Plusieurs facteurs expliquent la formation des déserts médicaux.
Le vieillissement des médecins
De nombreux professionnels de santé approchent de l’âge de la retraite sans successeurs identifiés. En effet, les jeunes générations semblent moins attirées par l’exercice libéral en solo. Beaucoup préfèrent se regrouper en maisons de santé pluri-professionnelles ou exercer en tant que salariés.
La baisse du numerus clausus
Depuis plusieurs décennies, le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine a été limité par le gouvernement afin de contrôler l’offre de soins et éviter une saturation du marché. Or, ce choix politique a pu contribuer à creuser les écarts entre les différents territoires en termes de densité médicale.
L’attractivité des métropoles
Les grandes villes disposent généralement d’un meilleur équipement hospitalier et universitaire, ainsi que d’une offre culturelle et économique plus diversifiée. Ces atouts séduisent davantage les futurs médecins, qui privilégient donc ces zones pour s’installer.
Comment lutter contre les déserts médicaux ?
Face à cet enjeu majeur, plusieurs solutions ont été proposées par les pouvoirs publics et les acteurs locaux.
Augmentation du numerus clausus
En 2021, le Gouvernement a décidé d’augmenter de 15 % le nombre d’étudiants autorisés à poursuivre leurs études de médecine. Il espère ainsi améliorer progressivement la couverture territoriale en professionnels de santé. Pour l’instant, les effets restent mineurs, en raison d’une sélection toujours aussi rigoureuse.
Incitation financière
Des aides spécifiques (primes, indemnités, contrats d’engagement) ont été mises en place pour encourager les jeunes diplômés à s’installer dans les zones sous-dotées.
Regroupements professionnels
Encourager la création de centres de santé pluri-professionnels permet d’améliorer la coordination des parcours de soins. Mais aussi d’attirer davantage de praticiens grâce à un exercice collectif et mieux organisé. Pour les patients détenteurs d’une mutuelle santé, le tiers-payant y est généralement pratiqué.
Développement des téléconsultations
La crise sanitaire liée au COVID-19 a permis de mettre en lumière le potentiel offert par la télémédecine pour désenclaver certaines zones rurales ou isolées. Bien que cette solution ne puisse se substituer complètement à une consultation physique, elle constitue néanmoins un outil supplémentaire intéressant pour faciliter l’accès aux soins.
La plupart des assurances santé remboursent le reste à charge des téléconsultations. Pensez à comparer les contrats pour choisir la meilleure mutuelle, offrant un niveau de couverture optimal avec le coût le plus bas.